Témoignage de Yasmine : Reiki et anorexie

Yasmine : Je suis née en France d'un père marocain et d'une mère franco-suédoise. Ce subtil mélange ethnique a attiré tous les regards sur moi depuis mes plus jeunes années. Sans doute par fierté et par frustration aussi, mes parents ont projeté sur moi tous les clichés de la mode féminine. À six ans, fille unique, je posais déjà devant des photographes pour une marque d'habits pour enfants. Sans que je décide de quoi que ce soit, je suis alors entrée dans la spirale de la mode. Je suis devenue mannequin et mes parents sont devenus mes agents, faisant de moi une poupée Barbie que l'on exhibe.

J'ai grandi, coupée des autres enfants. Moi qui aimait bien manger, je devais me restreindre afin de conserver les bonnes mensurations. Il fallait toujours que je perde du poids et ma mère anorexique, obsédée par le poids de toutes les personnes proches, gérait chaque calorie que j'ingurgitais. À force de l'entendre, j'ai fini par me convaincre que j'étais trop grosse et dès l'âge de 14 ans, alors que mon corps se formait, j'ai commencé à me faire vomir en cachette dans les toilettes. J'étais devenue faible, constamment atteinte de vertiges et problèmes articulaires que mes parents banalisaient et imputaient tout naturellement à mon adolescence. J'ai survécu ainsi jusqu'à l'âge de 17 ans.

Un jour, j'ai dû être hospitalisée d'urgence suite à un problème cardiaque. Je mesurais 187 centimètres et pesais 45 kilos. Quand les médecins ont vu mon état puis parlé à mes parents, ils ont immédiatement dénoncé leur irresponsabilité. Le juge leur a retiré ma garde pour mise ne danger de ma santé. Mes parents étaient furieux, niant l'anorexie sévère qui me mettait en danger de mort. Quelques jours plus tard, ils ont tenté de m'enlever de force au service hospitalier et une mesure de justice leur a interdit de m'approcher jusqu'à ma majorité. J'ai culpabilisé énormément, car je me sentais responsable de cette situation. J'ai plongé au plus bas, mon corps ne retenait plus la nourriture et j'ai fait une grave dépression.

Après plusieurs mois d'hospitalisation, j'ai été placée dans une famille d'accueil merveilleuse qui ne m'aimait pas que pour mon physique. C'est là que j'ai reçu mes premiers soins de Reiki. À chaque fois je pleurais abondamment, j'avais l'impression d'évacuer toute la tristesse du monde. Le Reiki que je recevais m'aidait à retenir la nourriture que j'assimilais souvent et en toutes petites quantités. En effet, une main que l'on me posait au niveau de l'estomac durant le repas faisait que je ne régurgitais pas la nourriture ingérée. Au fil des soins de Reiki, le fardeau de culpabilité que je portais sur mes épaules devenait moins pesant. Mon poids remontait timidement et j'ai pu retourner à l'école.

Ma situation de santé s'est améliorée ainsi très progressivement. Les médecins étaient surpris d'une telle rapidité. Peu après mes 18 ans, j'ai eu envie de découvrir le Reiki en participant à un stage d'initiation. J'ai pu ensuite l'utiliser sur moi chaque jour, ce qui a encore facilité ma guérison. Le Reiki m'a permis de me percevoir comme un être vivant complexe qui ne se résume pas à un corps physique. Durant les mois qui ont suivi, j'ai réellement pris goût à la vie. Pour la première fois je me faisais des amis et je partageais des moments agréables, authentiques avec des personnes de mon âge.

C'était il y a six ans. Aujourd'hui je ne consomme plus aucun antidépresseur ou anxiolytique. Avec le recul, je peux affirmer que si le Reiki ne m'a pas sauvée, c'est sûr qu'il m'a transformée et m'a permis de guérir de l'anorexie. C'est pour moi une certitude. En moins de deux ans, j'ai retrouvé une alimentation normale et mon poids s'est stabilisé naturellement à une valeur raisonnable proche de 65 kilos. Le fait d'avoir touché le fond m'a sans doute aidée à remonter plus rapidement. J'ai pu mourir à mon ancienne vie d'anorexique pour permettre à la nouvelle Yasmine de renaître.

J'ai revu mes parents qui sont toujours dans le besoin de trouver des coupables extérieurs concernant ce que j'ai vécu. Ma mère n'est pas sortie de l'anorexie et leur maison ressemble à ce que j'appelle "le temple de la Barbie". Une paroi entière est tapissée de photos de moi découpées dans des catalogues ou revues de mode. Pour eux, j'ai cessé d'exister dès l'instant où ma "carrière" de mannequin s'est terminée. Malgré leurs tourments, je me suis sentie en paix auprès d'eux, mais je ne les revois plus car nous n'avons rien de constructif à partager. Ils sont résolument accrochés au passé et moi je construis mon futur, loin du milieu malsain de la mode.

Je suis engagée actuellement dans des études universitaires et ma vie est plutôt équilibrée. J'ai commencé tout récemment à utiliser le Reiki sur d'autres personnes et je dois dire que j'y prends goût. L'idée de passer mon deuxième niveau de Reiki fait son chemin.

Témoignage de Yasmine qui souffrait d'anorexie - Reiki 1er degré/niveau
Selon sa volonté, son témoignage téléphonique a été enregistré puis transcrit en langage écrit sans modifier l'essence de ses propos.